Dans la continuité de sa récente tournée bourguignonne, le Trio Carol (composé de Fred B.Briet, Nicolas Pointard et Christophe Rocher) a entrepris de se réinventer, à l’image de son répertoire libre, vivant et en perpétuel mouvement. Cette mue symbolique et artistique prend la forme d’un nom de scène nouveau – ou plus précisément un nom de scène utilisé de façon éphémère, il y a quelques années :
Rrêve Sélavy
Comme la musique proposée par le trio, ce nom à l’évocation onirique est inspiré par les rêves des uns et des autres, comme par celui-ci par exemple :
« Cette nuit, j’ai rêvé que mon âme était sortie de mon corps, et que je parcourais d’immenses espaces avec la rapidité de la pensée. Je me transportais d’abord au milieu d’une peuplade sauvage.J’assistais à un combat féroce, sans courir aucun danger puisque j’étais à la fois invisible et invulnérable. Je dirigeais de temps en temps mes regards vers moi-même, c’est à dire vers la place où mon corps eût été, si j’en avais eu un, et je m’assurais bien que je n’en avais plus. l’idée me vint de visiter la lune, et je m’y trouvais tout aussitôt. Je vis alors un sol volcanique, des cratères éteints et d’autres particularités, reproductions évidentes de lectures que j’ai faites ou de gravures que j’ai vues, singulièrement amplifiées et vivifiées toutefois par mon imagination.Je sentais bien que je rêvais, mais je n’étais point convaincu que ce rêve fut absolument faux. »
(Hervey de Saint-Denys, ed Cartouche, 1867)