Son bagage scientifique, musical et technique lui permet de suivre l’enseignement du CNSMDP de 1998 à 2001, formation d’ingénieur du son et de musicien. Il fait ensuite ses armes dans l’un des studios les plus atypiques du paysage français: le Studio La Buissonne, en compagnie de Gérard de Haro. Il fonde en 2013 son propre studio, dédié au mixage et à la création. Ses goûts multiples, du jazz le plus acoustique au rock le plus expérimental l’ont conduit à côtoyer les plus grands noms du jazz français ainsi que les milieux artistiques undergrounds. De la scène au studio et vice-versa.
Parallèlement à son travail sur le son, il développe ses goûts pour la musique électronique au sens le plus large possible. Depuis ses débuts, il réalise du design sonore pour la scène et pour les disques des musiciens avec qui il collabore. Mais l’envie de s’exprimer avec sa musique devient plus forte. Il se plonge alors dans la création électronique avec le logiciel Usine. Le champs des possibles ouvert par la musique électronique est infini. Sylvain invente au fil de ses aventures musicales des outils numériques et des gestes instrumentaux pour rendre vivante et pleinement interactive la musique qu’il pratique. Fervent amateur de hasard et de sérendipité, il ne se laisse cependant pas submerger par la machine. L’ordinateur est un instrument de musique à part entière. Conscient d’un l’espace temps particulier dans son rapport à l’instrument numérique, il cherche sans cesse de nouveaux langages en collaboration avec les musiciens avec qui il se produit. La dimension spatiale est aussi une donnée importante de sa musique, travaillant très tôt sur un espace élargi, quadriphonique ou hexaphonique. Aujourd’hui il s’intéresse de très près à une révolution technologique qui voit le jour, la WFS (Wave Field Synthesis), qui permet à une audience élargie de profiter de la spatialisation du son. Après avoir beaucoup utilisé le Wave1 de
Sonic Emotion, et réalisé récemment un habillage sonore pour le Soundscape de d&b audiotechnics, il réfléchit à la réalisation d’un outil de spatialisation intégrant la WFS, au service des musiciens et ingénieurs du son nomades. Depuis plusieurs années, il est un proche collaborateur d’Olivier Sens, développeur et concepteur du logiciel Usine.
Il s’implique aussi dans la pédagogie avec la médiation culturelle dans les collèges, en tant que formateur sur Usine ou sur la WFS au CFPTS à Bagnolet, au Cifap à Montreuil, et en réalisant des interventions dans les classes de MAO des conservatoires.

Quelques mots sur son parcours et les réalisations marquantes de ces quinze dernières années :

• En 2003 il crée un spectacle pour Annie Ebrel en solo en utilisant MaxMSP. La chanteuse bretonne a envie de spatialisation, de loopers divers et de rythmiques agricoles bjorkiennes.
• En 2005, il réalise le disque d’Yves Robert «L’Argent», où, sur une sujet sociétal puissant, la musique électronique se confronte aux instruments acoustiques, dans un joyeux mélange novateur. Une transposition scénique nécessitera la création de traitements sonores et électroniques particuliers.
• En 2006, il rencontre Olivier Sens et découvre le logiciel Usine, encore balbutiant, mais clairement visionnaire, entre Ableton Live et Max/MSP. De nouveaux horizons s’ouvrent alors. Cet outil de création modulaire devient vite son instrument à part entière.
• En 2007, il réalise la spatialisation et le traitement du son pour la création du compositeur Jonathan Pontier «Territoires de l’Ame», qui mélange musique et vidéo, temps réel et comédien, wiimote et Pure Data….
• Il crée sur la scène du Quartz à Brest un BD Concert électroacoustique avec Christophe Rocher en 2008, «Un Homme Est Mort» avec Jean Philippe Morel et Olivier Benoit, sur une bande dessinée de Kriss et Etienne Davodeau. Ce spectacle a tourné pendant 8 ans.
• Suivra un spectacle jeune public avec Yves Rousseau, contrebasse, Claudia Solal, chant et Thomas Chevalier, peinture, sur un texte de Pierre Etaix, créé au Théâtre de Nangis puis à la Scène Nationale de Malakoff.
• En 2010, après 15ans de fructueuses collaborations avec Christophe Rocher aux clarinettes, Boreal Bee voit le jour. Il s’agit d’un duo de recherche musicale qui au delà des esthétiques livre une musique minimale et explosive née de la folle relation entre machine et instrument acoustique. Sans oublier que la technologie ne peut être considérée comme une fin en soi, derrière chaque machine il y a toujours un humain et l’ordinateur devient un outil d’expression à part entière.
• En 2011, il réalise avec Yves Robert le design sonore de l’exposition «Les Enfants De La Nuit» à la Condition Publique à Roubaix.
• Laurent Dehors, clarinettiste et saxophoniste avec qui il collabore depuis de nombreuses années en tant qu’ingénieur du son, le convie à un travail sur la musique de Debussy. Ce sera Drift, en 2013. L’idée de dérive, entre sons concrets, rythmiques endiablées, réarrangements multisymphoniques et électroniques de la Rhapsodie pour clarinette, les entraine dans le rapport qu’entretenait Debussy avec l’élément aquatique.
• En 2014, il est assistant musical et réalise la spatialisation sonore pour Christelle Séry et ses «Pages Electriques», créations de compositeurs contemporains pour guitare électrique.
• Puis avec Boreal Bee, il compose le triptyque «Nos Futurs?» en invitant trois voix : Mike Ladd, poète et rappeur, Beñat Achiary, chanteur traditionnel et improvisateur basque et Anne James Chaton, poète sonore. La création aura lieu en 2015, au CDN de Lorient. Un premier disque sortira sur le label Abalone en 2016. Le fil rouge est l’évocation du futur, celui qu’on aimerait nous imposer, celui qui prolonge nos passés, nos cultures, nos imaginaires. Le monde se globalisant, les relations humaines transformées par le virtuel, la courbe d’accélération exponentielle de l’évolution nous dépassant, prenons le temps de regarder le futur.
• Il rejoint l’équipe d’Erwan Keravec pour la saison 2018 : Blind est un spectacle conçu pour un public ayant les yeux bandés. Entre acoustique et électronique, dans le noir, l’espace prend une autre dimension. Une immersion sonore qui laisse au spectateur une expérience sensorielle unique.
• En 2019-2020 de nouveaux projets voient le jour. Un quartet avec David Chevallier, guitare électrique, Florian Chaigne, batterie et Etienne Bernardot, vidéo, (Into The) Maelström.
• Une nouvelle création avec Christophe Rocher (clarinettes) et Nicolas Bazoge (créateur lumière) est en préparation, autour de l’idée de clarinette augmentée et des recherches sur le cerveau, avec EEGs, son spatialisé et interactions musique/lumière.
• 2020-21, projet de travailler (Into The) Maelström en version immersive; Vertiges, un spectacle pluridisciplinaire, création son et lumière.